Selon les projections, la croissance du PIB devrait refluer à 0.3 % en 2023, avant de remonter à 1 % en 2024. L’investissement deviendra un moteur essentiel de la croissance, la crise énergétique imposant d’augmenter la capacité de production d’électricité. La hausse des taux d’intérêt et de l’inflation freine la consommation, tandis que les pannes d’électricité et l’essoufflement de la croissance mondiale pèsent sur les exportations. L’investissement dynamisera les importations et, conjugué à la dégradation des termes de l’échange, creusera le déficit de la balance courante. L’inflation réagira lentement au durcissement de la politique monétaire, sachant que des risques notables entourent le rythme de son recul.
La crise énergétique ralentira le rythme de l’assainissement des finances publiques puisque les aides publiques indispensables au secteur se traduiront par un surcroît de dépenses. La baisse des prix des matières premières et le ralentissement de la croissance réduiront les recettes. Un élargissement de la base de l’impôt sur le revenu et une augmentation des impôts sur le patrimoine et des taxes environnementales permettraient de compenser cette diminution et d’améliorer l’équité. Il faudrait que le cap de la politique monétaire soit maintenu pour faire baisser l’inflation. La restructuration en cours sur le marché de l’électricité devrait servir à améliorer la qualité des infrastructures énergétiques et à diversifier les sources d’énergie, ce qui renforcerait la productivité et la résilience.