La transformation numérique change les modes de vie et de production et modifie la configuration des lieux de travail et la nature même des emplois. Dans le cadre de leur activité, les individus, de plus en plus, doivent exécuter des tâches qui exigent de savoir utiliser les technologies de l’information et des communications (TIC). Leur rémunération est en rapport avec l’éventail de compétences dont ils sont pourvus, notamment dans le domaine des TIC, celles-ci ayant une incidence bénéfique sur leur performance professionnelle et sur les résultats de l’entreprise.
Un nouvel indicateur, bâti à partir d’informations sur les tâches accomplies au travail, montre que la composante TIC, quel que soit le type d’emploi, diffère largement d’un pays à un autre. Les travailleurs des pays nordiques et des Pays-Bas exercent ainsi des activités dans lesquelles cette composante est, dans l’ensemble, plus développée qu’ailleurs.
Les compétences en TIC sont particulièrement recherchées et – toutes choses étant égales par ailleurs (notamment l’éducation et les compétences des autres actifs) – plus un emploi les sollicitera, plus la rémunération horaire accordée sera élevée. Si l’on en croit les estimations, l’avantage offert par les emplois à forte composante TIC serait très variable selon les pays. Ainsi, en Corée et aux États-Unis, quand cette composante est supérieure de 10 % à la moyenne nationale, le salaire horaire est augmenté de plus de 3.5 %. Le bénéfice est en revanche relativement moindre en Israël et en Turquie (voisin de 1 % seulement). Le rendement de ces emplois dépend de bien des facteurs, au nombre desquels la situation qui prévaut dans le pays sur le plan de l’offre et de la demande de compétences connexes et la structure salariale.
Cependant les compétences en TIC ne suffisent pas à elles seules pour tirer son épingle du jeu dans l’économie numérique. L’analyse donne à penser que d’autres compétences encore sont nécessaires, en particulier en gestion et communication, et que ce domaine est très complémentaire au précédent. Le surcroît de rémunération conféré à ceux que leur emploi met au contact de ces deux domaines en vaut confirmation. À titre d’exemple, une progression de 10 % de la composante gestion et communication par rapport à la moyenne nationale se traduit par des salaires horaires plus élevés de 0.6 % (en Belgique) à 2.1 % (en Allemagne), et ajoute encore, en moyenne, 0.3 % au salaire horaire des emplois à forte composante TIC. Au Royaume-Uni, le bonus additionnel de 1.4 % lié aux TIC double le rendement des tâches de gestion et communication sur le marché du travail. La Fédération de Russie semble être le seul pays de l’échantillon à faire exception, puisque les compétences en gestion et communication n’y apportent aucun avantage salarial supplémentaire lorsqu’elles sont utilisées en association avec les compétences en TIC.