En 2014, dans la plupart des pays d’Europe, entre 30 % et 60 % des emplois du secteur des entreprises étaient soutenus par des consommateurs situés sur des marchés étrangers. Aux États-Unis, le chiffre s’élevait à 15 % seulement, soit, tout de même, 13 millions d’emplois.
Science, technologie et industrie : Tableau de bord de l'OCDE 2017
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7. Échanges et emploi
Part des emplois du secteur des entreprises soutenus par la demande finale étrangère, 2005 et 2014
Source: Calculs de l’OCDE d’après les Tableaux internationaux des entrées-sorties (TIES), http://oe.cd/icio, la Base de données des Comptes nationaux annuels, www.oecd.org/std/na, la Base de données pour l’analyse structurelle (STAN), http://oe.cd/stan-fr, le Contenu en emploi des échanges, http://oe.cd/io-empn, la Base de données mondiales des entrées-sorties (WIOD) et des sources nationales, juin 2017. Davantage de données via StatLink. Voir notes de chapitre.
Le saviez-vous ?
Les estimations de l’emploi soutenu par la demande finale étrangère peuvent révéler le degré d’intégration d’un pays dans l’économie mondiale. Plus il y a d’entreprises spécialisées dans des processus spécifiques de la production mondiale et plus les économies sont interdépendantes. La capacité des économies à répondre à la demande finale étrangère détermine de plus en plus l’évolution des marchés de l’emploi. Les statistiques classiques ne permettent pas de révéler la véritable nature de ces interdépendances – en particulier la manière dont les consommateurs dans un pays peuvent influer sur la production et, donc, soutenir les emplois dans des pays situés plus en amont de la chaîne de valeur. De nouveaux indicateurs, fondés sur les Tableaux internationaux des entrées-sorties (TIES) de l’OCDE, peuvent illustrer ces relations.
Par exemple, en 2014, dans la plupart des pays d’Europe, entre 40 % et 60 % des emplois du secteur des entreprises étaient soutenus par des consommateurs de marchés étrangers. Au Japon et aux États-Unis, les pourcentages étaient plus modestes du fait de la taille relativement importante de ces économies et de leur moindre dépendance vis-à-vis des exportations/importations. Néanmoins, l’OCDE estime qu’en 2014, le nombre d’emplois soutenus par la demande étrangère avoisinait 13 millions aux États-Unis et dépassait 8 millions au Japon.
Dans les pays comme la Chine, l’Inde, Israël et le Mexique, la part des emplois soutenus par la demande étrangère était beaucoup plus élevée dans les secteurs de l’information et de la communication que dans les autres secteurs. Entre 2005 et 2014, la Chine a vu ce chiffre fortement augmenter pour atteindre 64 %.
Pour illustrer l’impact des CVM sur les marchés du travail, on peut également comparer la part de l’emploi (la part de la valeur ajoutée dédiée à la rémunération des employés) dans la production destinée à répondre à la demande locale à la part correspondante devant satisfaire la demande finale étrangère. Les premières estimations suggèrent que, dans la plupart des pays de l’OCDE, les branches d’activités du secteur des entreprises plus orientées vers la demande finale étrangère (y compris, en amont, les fournisseurs locaux non exportateurs qui produisent des biens et services intermédiaires, ainsi que les exportateurs directs) ont une part de l’emploi supérieure aux branches d’activités plus axées sur la demande locale.
Définitions
L’emploi désigne le nombre total de personnes exerçant une activité et concourant à la production. Les coûts de la main d’œuvre correspondent à la rémunération des employés telle que définie dans le Système de comptabilité nationale. Les secteurs de l’information et de la communication renvoient aux divisions 30, 32, 33 et 64 de la CITI rév. 3.
Emplois des secteurs de l’information et de la communication soutenus par la demande finale étrangère, 2005 et 2014
Source: Calculs de l’OCDE d’après les Tableaux internationaux des entrées-sorties (TIES), http://oe.cd/icio, la Base de données des Comptes nationaux annuels, www.oecd.org/std/na, le Contenu en emploi des échanges, http://oe.cd/io-empn, la Base de données mondiales des entrées-sorties (WIOD) et des sources nationales, juin 2017. Davantage de données via StatLink. Voir notes de chapitre.
Part de la rémunération des employés du secteur des entreprises soutenue par la demande finale locale et étrangère, 2014
Source: Calculs de l’OCDE d’après les Tableaux internationaux des entrées-sorties (TIES), http://oe.cd/icio, la Base de données des Comptes nationaux annuels, www.oecd.org/std/na, la Base de données pour l’analyse structurelle (STAN), http://oe.cd/stan-fr, le Contenu en emploi des échanges, http://oe.cd/io-empn et des sources nationales, juin 2017. Davantage de données via StatLink. Voir notes de chapitre.
Mesurabilité
Les outils de comptabilité sur les entrées-sorties sont sensibles à certaines hypothèses, par exemple le fait que les entreprises exportatrices affichent la même productivité du travail et la même proportion d’importations, par rapport à la production, que les entreprises produisant des biens et services pour leur marché intérieur. Toutefois, des éléments factuels indiquent que les entreprises exportatrices pourraient avoir une productivité du travail et une proportion d’importations pour une production donnée plus élevées. Il se pourrait donc que les résultats présentés ici soient surestimés. De plus, l’emploi n’est pas estimé en équivalent temps plein, et les résultats portent sur des emplois, non pas créés, mais soutenus : en effet, peut-être ces emplois existaient-ils auparavant pour servir les consommateurs locaux.
Pour la plupart des pays, au niveau détaillé des secteurs d’activités utilisé dans les TIES, la part de l’emploi dans la valeur ajoutée est la même, que la production soit destinée à la consommation intérieure ou étrangère, et ce en raison des hypothèses utilisées dans la construction des TIES (les exceptions sont la Chine et le Mexique où, respectivement, les « exportateurs ayant une activité de transformation » et les « entreprises manufacturières mondiales » sont distinguées des autres entreprises). Les différences de parts de l’emploi, au niveau agrégé, du secteur des entreprises reflètent donc les différences de poids des secteurs d’activités soutenus par la demande intérieure ou étrangère.