La mobilité des scientifiques favorise la circulation des connaissances. L’une des solutions pour l’étudier consiste à observer les changements d’établissements d’affiliation mentionnés dans les publications parues dans les revues spécialisées. Cette approche montre que la circulation des cerveaux (renouvellement) est beaucoup plus importante que les gains ou les pertes (flux nets). Au cours de la période 2006-16, les neuf plus grands flux bilatéraux internationaux de scientifiques ont fait intervenir les États-Unis. Sur les 40 premiers flux bilatéraux internationaux, 14 ont représenté un bénéfice net pour les États-Unis, 6 pour le Royaume-Uni et 5 pour la Chine.
En 2016, les auteurs établis au Luxembourg et en Suisse affichaient les taux de mobilité les plus élevés au sein de la zone OCDE. Dans l’économie médiane, 95 % des scientifiques se trouvaient déjà là au moment de leur précédente publication. Les schémas de mobilité varient selon les économies ; par exemple, en Israël et en Italie, la majorité des entrants sont en réalité des réentrants, c’est-à-dire des chercheurs de retour dans leur pays de départ. Au contraire, en Suisse, la plupart des chercheurs affichant une mobilité internationale sont de nouveaux arrivants.
À quelques exceptions près, les scientifiques qui ne changent pas d’économie d’affiliation (résidents) sont davantage susceptibles de publier dans des revues de moindre notoriété. Les sortants tendent à être associés à des publications mieux cotées que leurs homologues résidents ou réentrants. C’est cependant la tendance inverse que l’on observe aux États-Unis, où les scores obtenus par les chercheurs entrants restent supérieurs à ceux des chercheurs qui sont restés dans le pays, ce qui montre une capacité durable du pays à attirer des scientifiques de haut niveau.