Le capital intellectuel désigne des actifs qui, par nature, sont dépourvus de substance physique (on parle d’actifs « incorporels »). Ces actifs ont trait pour la plupart à l’investissement dans le capital humain et portent sur la création, la codification et l’utilisation de la connaissance. Entrent dans le capital intellectuel le capital organisationnel, la recherche et l’innovation, les logiciels et les bases de données. Certains de ces éléments, à commencer par la R-D et les logiciels, sont désormais pris en considération dans le Système de comptabilité nationale (SCN, tel que révisé en 2008) et équivalent en moyenne à plus d’un tiers de l’investissement total que les entreprises consacrent aux machines et au matériel.
En 2015, en moyenne pour l’ensemble des pays étudiés, l’investissement total consenti par le secteur des entreprises dans le capital intellectuel – en tenant compte de l’investissement dans le capital organisationnel et la formation, lorsque l’on disposait d’estimations – était d’importance comparable à l’investissement dans les actifs corporels et représentait 15 % de la valeur ajoutée brute. C’est en France, en Irlande, en Suède et aux États-Unis que cette proportion était la plus élevée (excédant les 20 %).
L’investissement du secteur non marchand dans le capital intellectuel, qui vient compléter celui du secteur des entreprises, connaît lui aussi d’amples variations puisqu’il représente de 2 % (en Espagne) à 11 % (en Irlande) de la valeur ajoutée brute du secteur. Les niveaux les plus élevés sont atteints par l’Irlande, la Suède, les États-Unis et le Royaume-Uni. En comparaison, l’intensité de capital intellectuel du secteur marchand demeure entre 1.5 et 5 fois plus importante, et progresse à un rythme plus soutenu (40 % contre 11 % en moyenne depuis 2000).
Investir dans la formation permet de doter les individus des compétences nécessaires pour accomplir les tâches qui leur incombent et pour passer d’un emploi à un autre, surtout s’ils opèrent dans un domaine où la technologie évolue rapidement. Les estimations de l’OCDE tendent à indiquer que si près de 60 % des travailleurs, en moyenne, bénéficient d’une formation formelle ou en cours d’emploi, la probabilité de suivre une telle formation est très variable : allant de 30 % environ (en Fédération de Russie) à plus de 75 % (en Finlande). Les formations ont principalement lieu en cours d’emploi (dans 72 % des cas en moyenne), pour une meilleure adéquation aux besoins de l’entreprise.