Soutenir la concurrence sur les marchés mondiaux des technologies de l’information et des communications (TIC) suppose d’allier innovations et progrès technologiques à des dessins ou modèles attractifs, tout en permettant aux consommateurs de reconnaître les produits nouveaux, souvent complexes, qui leur sont proposés.
Au cours de la période 2012-15, les brevets liés aux TIC ont représenté quelque 34 % du total des familles de brevets IP5 déposés par les pays de l’OCDE, soit presqu’autant que dix ans auparavant. À l’inverse, ce chiffre s’est accru de 40 % en Chine, où le portefeuille de brevets IP5 est devenu le plus spécialisé dans les TIC.
Entre 2005 et 2015, les dessins ou modèles de produits TIC déposées par les pays de l’OCDE ont gagné du terrain aux États-Unis (+14 %) et sur les marchés européens (+9 %), mais en ont perdu au Japon (-32 %). Les BRIICS, eux, ont triplé la part des brevets de dessin ou modèle liés aux TIC qu’ils ont déposés aux États-Unis, accru de plus de 60 % la part des dessins ou modèles liés aux TIC enregistrés en Europe et fait reculer ce chiffre d’environ 17 % au Japon.
À l’inverse, la part des marques liées aux TIC a progressé sur tous les marchés étudiés pour la période 2012-15, en premier lieu en Europe (+35 %), puis au Japon (+27 %) et aux États-Unis (+21 %).
De manière générale, les pays de l’OCDE semblent progressivement se détourner de l’innovation technologique dans leurs stratégies de portefeuille de propriété intellectuelle pour privilégier l’aspect et les fonctionnalités des produits et pour exploiter le poids des marques. A contrario, les BRIICS poursuivent manifestement des stratégies de rattrapage technologique tout en protégeant leurs produits moyennant l’enregistrement de dessins, modèles et marques.