L’indice de gouvernement numérique de l’OCDE (DGI) mesure la mise en œuvre de la Recommandation du Conseil de l’OCDE sur les stratégies de gouvernement numérique, adoptée le 15 juillet 2014. La recommandation appelle à un changement de paradigme en faveur d’une administration numérique, plutôt qu’électronique, qui permettrait de rapprocher les administrations des citoyens et des entreprises, grâce à l’adoption d’approches stratégiques dans l’utilisation des technologies et des données numériques qui favorisent l’ouverture, le fonctionnement participatif et la capacité d’innovation des administrations (OCDE, 2014[1]).
L’indice DGI s’appuie sur les travaux menés de longue date par l’OCDE, qui recommandent aux autorités publiques d’établir des stratégies d’utilisation des technologies et des données numériques afin d’améliorer les services publics, de permettre un fonctionnement concerté, mais aussi de renforcer la confiance dans les institutions publiques, conformément au cadre d’action de l’OCDE sur l’administration numérique (DGPF). Ce cadre est un instrument d’action destiné à aider les autorités publiques à concevoir et mettre en œuvre les politiques nécessaires à l’acquisition des compétences numériques. Il définit la méthodologie à employer et le périmètre de l’enquête à réaliser pour cet indice, en couvrant les six dimensions de la maturité numérique dans le secteur public.
La conception numérique : lorsque les autorités publiques exploitent les technologies numériques et régissent leur utilisation dans le but de repenser et reconcevoir les processus, simplifier les procédures et établir de nouvelles formes de communication et d’engagement auprès des parties prenantes.
Le secteur public fondé sur les données : lorsque les autorités publiques considèrent les données comme un actif stratégique et établissent des mécanismes de gouvernance, d’accès, de partage et de réutilisation des données, au bénéfice de l’amélioration des processus décisionnels, de la conception des services et de leur fourniture.
L’administration plateforme : lorsque l’administration publique déploie un large éventail de plateformes, de normes et d’outils pour promouvoir l’intégration et la cohérence dans le secteur public ainsi que pour aider les équipes à placer les besoins des usagers au cœur de la conception et de la prestation des services.
L’ouverture par défaut : lorsque l’administration publique ouvre ses données et ses processus décisionnels (y compris les algorithmes), dans les limites de la législation en vigueur et en respectant l’équilibre avec l’intérêt national et l’intérêt général.
Le fonctionnement axé sur l’usager : lorsque l’administration publique élabore des processus, des services et des politiques en tenant compte d’abord des besoins des usagers et de l’accessibilité et qu’elle adopte à cet effet des mécanismes inclusifs.
La proactivité : lorsque l’administration publique anticipe et apporte des réponses rapides aux besoins des citoyens, évitant ainsi la nécessité de mettre en œuvre des processus fastidieux pour la fourniture de services et de données.
Sur la base du cadre d’action, un indice composite (DGI) a été créé, composé de ces six indicateurs de même pondération (1/6 chacun). Le DGI comporte en outre quatre axes transversaux pour une analyse qualitative de l’exhaustivité des réformes de l’administration numérique dans tous les pays participants : approche stratégique, leviers d’action, mise en œuvre et suivi. Les données pour la première édition (pilote) du DGI ont été recueillies dans le cadre de l’enquête de l’OCDE sur l’administration numérique 1.0, y compris les réponses de 33 pays (29 pays Membres de l’OCDE et 4 partenaires clés)1.