L’inégalité de revenu a des retombées profondes sur les conditions de vie et l’état de santé des individus et des familles, mais aussi sur l’ensemble des sociétés car elle menace la cohésion sociale, freine la croissance économique et affaiblit la confiance dans les institutions. La plupart des pays membres de l’OCDE ont adopté un éventail de politiques publiques visant à réduire l’inégalité des revenus dans la société et ses retombées négatives à long terme sur le progrès économique. Les régimes de protection et d’assurance sociales sont financés par les transferts monétaires et la fiscalité progressive sur le revenu. Par ailleurs, des plans de relance budgétaire spécifiques ont été mis en œuvre pour stimuler la demande et protéger les ménages pauvres, et ainsi atténuer l’incidence de crises comme celle que la pandémie de COVID-19 a provoquée. Ces mesures destinées à remédier aux inégalités en redistribuant les revenus entre riches et pauvres, mais aussi entre générations, pourraient aussi prêter assistance aux tranches d’âge qui en ont le plus besoin. Enfin, d’autres facteurs, comme les taux d’imposition du patrimoine, pourraient également influer sur l’efficacité des politiques redistributives (Kuypers et al, 2021).
En 2018, l’inégalité de revenu au sein de la population d’âge actif, avant impôts et transferts, mesurée par le coefficient de Gini, s’établissait en moyenne à 0.41 dans les pays de l’OCDE, et reculait en moyenne à 0.31 après l’intervention de l’État sous forme d’impôts et transferts (sur une échelle comprise entre 0 dans le cas d’une égalité parfaite et 1 dans celui d’une inégalité parfaite). Les taux de redistribution les plus élevés sont observés dans les pays dotés de systèmes unifiés de protection sociale, comme l’Irlande (39 % différence de Gini entre avant et après impôts), la Belgique (38 %) et la Finlande (36 %). À l’autre extrémité du spectre, c’est le Chili (5 %) qui affiche le niveau de redistribution le plus faible après intervention des pouvoirs publics (graphique 13.7).
Entre 2012 et 2018, globalement, pour les pays pour lesquels on dispose de données, le coefficient de Gini après impôts et transferts est resté pour ainsi dire inchangé (Graphique 13.8). La moyenne masque toutefois d’importantes variations au sein des pays. Ainsi, l’inégalité a sensiblement reculé en Estonie (6.5 points), en Grèce (3.2 points) et au Portugal (2.8 points), mais a en revanche légèrement augmenté en Suisse (1.7 point), au Danemark (1.6 point) et en Finlande (1.5 point) (graphique 13.8).
En 2018, 11.2 % de la population des pays de l’OCDE pouvaient être considérés comme pauvres, en termes de pauvreté monétaire relative, après impôts et transferts. Les chiffres s’inscrivent dans une fourchette allant de plus de 17 % aux États-Unis et en Lettonie à moins de 6 % en Islande (Graphique 13.9). Entre 2012 et 2018, la pauvreté monétaire relative a enregistré sa plus forte hausse en Lettonie (4.2 points), en Allemagne (2 points) et aux Pays-Bas (1.4 point), et sa baisse la plus prononcée en Grèce (2.8 points), au Portugal (2.6 points) et au Mexique (2.30 point) (graphique 13.9).