La plupart des pays de l’OCDE ont mis en place une couverture des soins de santé universelle, dans le cadre de régimes d’assurance privés ou publics. Par rapport à 2014, le taux de couverture est resté stable dans la plupart des pays de la tête du classement. En Grèce, du fait de dernière la crise économique, environ 30 % de la population a perdu l’accès aux soins ; toutefois, en 2018, le pays a de nouveau mis en place une couverture universelle, car il avait adopté en 2016 une loi réparatrice destinée à assurer le financement du régime et à rétablir la couverture universelle. En Lituanie, la couverture des soins de santé a augmenté de 6 points de pourcentage entre 2014 et 2018. Le Fonds national d’assurance santé offre une couverture à l’ensemble des résidents du pays, sous réserve de confirmation du statut d’assurance ; par conséquent, les 2 % de personnes qui ne sont pas couvertes peuvent être des personnes ayant perdu leur emploi et qui ne se sont pas acquittées des contributions obligatoires au système de santé, ou encore des personnes vivant à l’étranger et enregistrées en tant que résidents (OCDE/Observatoire européen, 2019). À l’inverse, le Mexique a enregistré une diminution de son taux de couverture des soins de santé, qui est passé de 93 % en 2014 à 88 % en 2018, parallèlement à une baisse des dépenses consacrées à la santé en proportion du PIB (OCDE, 2021).
L’éventail des services couverts par les régimes d’assurance maladie et le poids des frais de santé supportés in fine par le patient (le « reste à charge ») varient selon les pays de l’OCDE. Au Mexique par exemple, compte tenu de la couverture limitée des soins de santé, une part importante des dépenses de santé est supportée par les citoyens. Néanmoins, le poids du reste à charge dans la consommation des ménages n’indique pas, en soi, si les citoyens ont accès aux soins. Pendant la pandémie de COVID-19, une grande partie des citoyens ont dû renoncer à des soins en raison du confinement et de l’indisponibilité de solutions à distance telles que la télémédecine. Par exemple, en Allemagne, le reste à charge dans les dépenses de santé est conforme à la moyenne des pays de l’OCDE, mais une plus grande proportion de citoyens que dans d’autres pays ont pu honorer leurs rendez-vous chez le médecin.
Dans tous les pays de l’OCDE, les systèmes éducatifs assurent un accès universel à la scolarité pour les enfants en âge de scolarisation obligatoire, un âge qui varie toutefois selon les pays. L’accès aux établissements d’éducation de la petite enfance et d’enseignement supérieur dépend en partie des ressources publiques mises à disposition pour leur financement. En Colombie par exemple, une part importante des dépenses consacrées à l’éducation (de l’enseignement primaire au supérieur) provient de sources privées, ce qui se traduit par des taux d’inscription plus faibles des enfants de quatre ans dans l’enseignement préprimaire et primaire d’une part, et des jeunes de moins de 25 ans dans l’enseignement supérieur d’autre part. Dans d’autres cas, comme en Finlande où il existe un système de suivi (c’est-à-dire que les étudiants se voient attribuer des classes ou des cursus éducatifs spécifiques dans l’enseignement secondaire selon leurs progrès), les relations entre le financement public et les taux d’inscription aux deux extrémités du cycle de l’éducation ne sont pas linéaires.
La part élevée du financement privé dans certains pays est due aux bourses et transferts aux individus ou aux établissements privés. Le Royaume-Uni, par exemple, affiche un taux de scolarisation de 100 % dans l’enseignement préélémentaire car tous les enfants ont droit, dès l’âge de quatre ans, à quinze heures d’accueil gratuit dans un établissement public ou privé. En 2018, le Chili a adopté une loi qui établit que l’enseignement supérieur est un droit, et qu’il doit donc être accessible à tous sans discrimination. Pour mettre en application cette loi, les universités peuvent faire une demande de financement auprès des autorités publiques afin d’être en mesure de fournir un enseignement supérieur gratuit, mais elles n’y sont pas obligées. Le Chili a atteint le taux de scolarisation des moins de 25 ans le plus élevé de l’OCDE, qui a également progressé entre 2013 et 2018. Le taux de première inscription dans l’enseignement supérieur avant 25 ans y a également progressé entre 2013 et 2018.
Afin d’accéder à la justice, les citoyens doivent à la fois être informés de leurs droits et des mécanismes existant pour régler leurs litiges et être en mesure d’assumer les coûts liés aux procédures. Selon les données du World Justice Project (WJP), c’est au Danemark, en Allemagne et aux Pays-Bas que la justice civile est la plus abordable et la plus accessible pour les citoyens. Les mécanismes alternatifs de règlement des litiges (MARL) représentent un moyen pour régler les différends sans recourir aux tribunaux. L’enquête menée par le WJP auprès d’experts porte sur l’intégrité des arbitres, les coûts et les délais des MARL et la mise à exécution des accords amiables conclus à la suite de contentieux commerciaux. Selon ces données, c’est en Estonie, au Japon, en Corée et en Norvège que les MARL sont les plus accessibles, impartiaux et efficaces.