Faisant partie d’une génération touchée par deux crises mondiales majeures en moins de 15 ans, les jeunes ont de plus en plus de difficultés à passer à une vie autonome. Ils disposent d’un revenu inférieur à celui de la jeune génération précédente, et ils sont 2.5 fois plus susceptibles de connaître le chômage que les personnes âgées de 25 à 64 ans (OCDE, 2020a). La crise du COVID-19 n’a fait qu’exacerber les inégalités entre les jeunes et entre les cohortes de différents âges, et a soulevé des questions concernant la justice intergénérationnelle : par exemple, les jeunes ont été les plus durement touchés par la hausse du chômage des dernières années, avec des impacts importants sur leur santé mentale et leur accès au logement (OCDE, 2021 ; OCDE, 2020b). Parallèlement, les jeunes ont joué un rôle important pour renforcer la résilience de la société, en soutenant leurs pairs ainsi que les personnes âgées pendant la pandémie (OCDE, 2020a).
L’accessibilité, la réactivité et la qualité des services publics sont des éléments déterminants pour faciliter la transition des jeunes vers une vie autonome. En 2020, les organisations dirigées par des jeunes interrogées par l’OCDE ont affiché une plus grande satisfaction dans les domaines des sports, de la culture et des loisirs (3.2 en moyenne, sur une échelle de 1 à 5, où 1 correspondait à « très insatisfait » et 5 à « très satisfait »), tandis qu’ils était moins satisfaits à l’égard des services publics dans les domaines du logement (2.1 en moyenne) et de l’emploi (2.5 en moyenne) (Graphique 14.30).
Ces dernières années, de plus en plus de pays de l’OCDE ont adopté des stratégies nationales pour la jeunesse, l’objectif étant de fédérer les acteurs publics et les acteurs non gouvernementaux autour d’une vision commune pour les jeunes (Graphique 14.31). En 2020, 25 parmi 33 pays de l’OCDE (76 %), ainsi que le Costa Rica et la Roumanie, avaient mis en place une stratégie nationale pour la jeunesse. La plupart de ces stratégies visent à améliorer l’accessibilité et la réactivité des services publics pour les jeunes (80 %), ainsi qu’à intégrer les différentes préoccupations des jeunes dans les secteurs des services (84 %) (OCDE, 2020b).
Un grand nombre de pays de l’OCDE adoptent une approche intersectorielle et couvrent des engagements dans un large éventail de secteurs des services dans le cadre de leur stratégie nationale pour la jeunesse, notamment l’éducation pour 24 sur 25 stratégies (96 %), la santé pour 23 (92 %) et les sports pour 21 (84 %) (Graphique 14.32). Le Brésil, le Costa Rica et la Roumanie se concentrent également sur ces secteurs. Au contraire, les pays de l’OCDE sont moins nombreux à se concentrer sur la justice (7 sur 25, ou 28 %), le transport (13, ou 52 %) et le logement (15, ou 60 %), qui sont des domaines d’action publique pour lesquels les organisations de jeunesse affichent des niveaux de satisfaction faibles. Leur niveau de satisfaction moyen en ce qui concerne le logement est de 2.1 sur 5, et il est de 2.5 pour la justice et de 2.6 pour le transport, ce qui s’explique probablement par le fait que ces services ne répondent pas autant à leurs attentes et besoins que d’autres auxquels les pouvoirs publics accordent pourtant davantage d’attention. Par exemple, le niveau de satisfaction moyen à l’égard de l’éducation et de la santé est de 2.7 dans chaque cas (Graphique 14.30).
Les responsables publics ont besoin de ressources et de compétences appropriées ainsi que de mécanismes de coordination efficaces pour éviter la prestation fragmentée des politiques et des services. À cet égard, les principaux obstacles identifiés par les entités publiques chargées des affaires de la jeunesse sont le manque de mécanismes institutionnels (45 %), les capacités insuffisantes au sein des ministères de tutelle (42 %) et de leur propre entité (39 %) (OCDE, 2020b).