En veillant à ce que les fonctions supérieures au sein de ses administrations publiques et de son parlement soient le reflet des populations dont elles servent les intérêts (y compris en termes de composition femmes-hommes), un pays peut contribuer à garantir l’équité et la réactivité de ses institutions. Toutefois, l’égalité femmes-hommes en politique ne se limite pas à l’égale occupation des sièges et des fonctions. Elle implique que des femmes et des hommes provenant de milieux divers puissent avoir un même accès à ces fonctions et ainsi participer, sur un pied d’égalité, au processus décisionnel . Pour ce faire, il faut mettre en place des environnements de travail inclusifs, en offrant un accès équitable aux fonctions d’encadrement (par ex. : commissions et comités parlementaires) et en supprimant les obstacles socioéconomiques à la participation politique (par ex. : par des politiques publiques ciblées, intégrant la dimension de genre).
En moyenne, dans la zone OCDE, les femmes occupent en 2021 31.6 % des sièges de la chambre basse du parlement, ou du parlement lui-même dans le cas des institutions monocamérales, contre 26 % près d’une décennie plus tôt. La représentation des femmes se situe entre 48 % au Mexique et en Nouvelle-Zélande et moins de 20 % en Colombie, Corée, Hongrie, Turquie et au Japon. Entre 2017 et 2021, la France, la Nouvelle-Zélande et la Lettonie ont enregistré une hausse de plus de 13 p.p. du nombre de femmes élues à la chambre basse ou unique du parlement, la Nouvelle-Zélande atteignant pour sa part un niveau sans précédent de diversité au parlement (UIP, 2021). La même période a néanmoins connu de sérieux revers : la proportion de femmes ayant baissé de 10 p.p. en Slovénie, de 7.9 p.p. en Islande et de 5.5 p.p. en Allemagne (graphique 3.10).
La part des femmes dans un gouvernement est un signal fort de son engagement en faveur de l’égalité des sexes. En 2021, en moyenne des pays de l’OCDE, les femmes occupent 34 % des fonctions ministérielles, soit une hausse de 6 p.p. depuis 2017. La part des femmes dans les postes ministériels au sein de la zone OCDE a augmenté sensiblement : celles-ci détenant 40 % ou plus des portefeuilles ministériels dans 16 pays de l’OCDE. En outre, certains pays comme l’Espagne, la Finlande et la France ont franchi la barre des 50 % de femmes à ces fonctions. L’Autriche, la Belgique et les États-Unis ont aussi enregistré une hausse notable (plus de 29 p.p.) de la représentation des femmes dans les fonctions ministérielles depuis 2017, tandis que la Corée, la Hongrie et le Portugal ont connu une augmentation de plus de 18 p.p. sur la même période. Dans le cas des États-Unis, par exemple, cette augmentation peut être directement liée à l’engagement du Président de donner à son équipe un profil plus diversifié. Malgré une évolution dans l’ensemble positive, plusieurs pays ont vu leur situation se dégrader. Entre 2017 et 2021, le taux de participation des femmes aux fonctions ministérielles a baissé le plus en Slovénie (31.3 p.p.), Pologne (17.9 p.p.) et Estonie (14.3 p.p.) (graphique 3.11).