Pour la mise en œuvre de leurs politiques et la prestation des services publics, les pays sont amenés à passer des marchés publics pour de grandes quantités de biens et de services. Comme on a pu le constater durant la crise de la COVID-19, la stratégie, les pratiques et les systèmes de passation des marchés publics ont une incidence directe sur la qualité de vie et le bien-être des citoyens. Il importe que les administrations publiques visent le maximum d’efficience et d’efficacité ainsi que le meilleur rapport qualité-prix dans tous les marchés publics qu’elles passent.
Au cours de la dernière décennie, les dépenses au titre de marchés publics en pourcentage du PIB n’avaient que légèrement progressé dans l’ensemble de la zone OCDE, passant de 11.8 % du PIB en 2008 à 12.6 % du PIB en 2019. Avec la pandémie de COVID-19, les dépenses au titre de marchés publics en pourcentage du PIB ont bondi en 2020. À l’échelle des 22 pays de l’OCDE-UE pour lesquels des données sont disponibles, elles ont progressé de 13.7 % du PIB en 2019 à 14.9 % du PIB en 2020. Ailleurs, comme en Norvège (de 15.8 % à 17.1 %) et au Royaume-Uni (de 13.2 % à 16.1 %), la hausse ressort également marquée (graphique 8.1). Cette augmentation s’explique à la fois par les achats de biens et de services rendus nécessaires pour soutenir les réponses à la pandémie, et par la baisse du PIB provoquée par la crise.
La part des marchés publics dans la dépense publique totale a diminué dans tous les pays de l’OCDE qui ont répondu, de l’ordre de 1 à 2 points de pourcentage en 2020 par rapport à 2019. Ceci tient au fait que la dépense des administrations hors marchés publics a davantage augmenté que la dépense au titre de marchés publics. Les plans de soutien mis en place en riposte à la pandémie ont entraîné une hausse considérable de la dépense publique totale (53.6 % du PIB dans les pays de l’OCDE-UE en moyenne en 2020). La répartition du total des dépenses au titre des marchés publics entre administration centrale et administrations infranationales est restée globalement inchangée, avec 64 % des dépenses effectuées au niveau infranational dans les pays de l’OCDE-UE (voir le graphique G.33 en ligne).
Les marchés publics sont utilisés dans toutes les fonctions de la dépense publique, de la santé à la protection de l’environnement, en passant par l’ordre public ou les affaires économiques (comprenant les infrastructures, les transports, les communications, l’énergie et la R&D). En 2019, les dépenses de santé représentaient la plus grande part des dépenses au titre de marchés publics, soit 29.3 % en moyenne dans les pays de l’OCDE. En République slovaque, en Italie et au Japon, les marchés publics dans le secteur de la santé focalisaient près de 45 % de la dépense publique (tableau 8.2). Parmi les exceptions notables, citons la Lituanie et les États-Unis, où les affaires économiques mobilisaient la plus grande part de la dépense publique, et la Suisse, où les services généraux des administrations publiques et la protection sociale concentraient le plus la dépense. Dans la zone OCDE, les autres grands domaines des dépenses au titre de marchés publics sont les affaires économiques (16.7 %), l’éducation (11.6 %), la défense (10.5 %) et la protection sociale (10.0 %), avec une variabilité relativement faible entre les pays graphique en ligne G.32.