Bien que la plupart des pays de l’OCDE aient instauré une couverture universelle (ou quasi-universelle) pour un ensemble fondamental de services de santé, qui comprend habituellement les consultations médicales et les soins hospitaliers, des problèmes d’accessibilité physique ou financière font parfois obstacle à l’utilisation des services de santé.
Les coûts élevés des traitements peuvent entraver l’accès aux soins ou être à l’origine de difficultés financières lors du recours aux services de santé. La part du système de santé d’un pays financée par les paiements directs (le reste à charge) donne une idée générale du degré de protection financière offerte par ce système. En 2018, en moyenne, les paiements directs représentaient 20 % des dépenses de soins de santé totales, une proportion qui est restée stable depuis 2014. La France (9 %), le Luxembourg (10 %), les Pays-Bas et les États-Unis (11 %) étaient les pays dans lesquels la part du reste à charge des patients était la plus faible, tandis que c’est au Mexique (41 %), en Lettonie (39 %) et en Grèce (36 %) que cette part était la plus élevée. La Pologne (-3 points de pourcentage) a enregistré la baisse la plus importante de la part du reste à charge dans les dépenses de santé totales, bien que cette part reste légèrement supérieure à la moyenne de l’OCDE ; en comparaison, cette proportion est restée relativement stable dans la plupart des autres pays de l’OCDE (Graphique 14.4)
La part des besoins médicaux non satisfaits a augmenté en 2020 par rapport aux années précédentes. Par exemple, selon les enquêtes International Health Policy Survey du Commonwealth Fund portant en moyenne sur 11 pays de l’OCDE, en 2016, 14.5 % de la population rencontrait des difficultés financières pour accéder aux soins de santé (en renonçant à des visites chez le médecin, à des examens, à des suivis ou encore à des médicaments prescrits). En 2020, cette proportion a augmenté pour passer à 15.8 % (Commonwealth Fund, 2020). Selon une enquête européenne réalisée durant l’été 2020, en moyenne, 22 % des personnes interrogées ont eu des besoins de soins médicaux non satisfaits pendant la première vague de la pandémie de COVID-19 dans les pays de l’OCDE-UE. Les populations de la Hongrie, de la Lituanie (37 %) et du Portugal (35 %) affichaient le taux le plus élevé de besoins en soins médicaux non satisfaits, une proportion environ trois fois plus importante qu’en Allemagne, en Finlande et au Danemark (Graphique 14.5). Dans les pays pour lesquels des informations sont disponibles, la principale raison du renoncement aux traitements était l’annulation de rendez-vous du fait de la pandémie (91 % en Lituanie et 88 % en Hongrie, par exemple).
Les consultations en ligne et par téléphone ont joué un rôle prépondérant dans la fourniture des soins de santé pendant la première vague de la pandémie de COVID-19 au printemps 2020. En moyenne, 47 % des personnes interrogées dans les pays de l’OCDE-UE ont reçu des prescriptions médicales (par exemple de produits pharmaceutiques) en ligne ou par téléphone, et 32 % ont bénéficié de consultations médicales via ces canaux. La Hongrie (66 %), l’Italie (60 %) et la République slovaque (57 %) sont les pays où la proportion de personnes interrogées ayant reçu des prescriptions en ligne ou par téléphone ressort la plus forte, et c’est en France (27 %), en Grèce (28 %) et en Allemagne (31 %) que cette proportion ressort la plus faible. L’Espagne (48 %), la Slovénie (44 %) et la Lituanie (41 %) sont les pays où la proportion de la population ayant déclaré avoir bénéficié de consultations en ligne ou par téléphone ressort la plus élevée, et l’Allemagne (17 %), la France (22 %) et l’Italie (23 %) sont ceux où elle ressort la plus faible (Graphique 14.6).