La croissance des revenus et de la productivité du travail stagne depuis la crise. Le PIB par habitant reste inférieur d’environ 75 % à la moyenne de la moitié supérieure des pays de l’OCDE. La faiblesse à la fois du taux d’utilisation de la main-d’œuvre et de la productivité totale des facteurs pèse sur la croissance depuis la crise.
Les inégalités et la pauvreté demeurent à des niveaux très élevés et la qualité médiocre de l’environnement a des effets négatifs sur la situation sanitaire de la population. Si les émissions de gaz à effet de serre par habitant sont inférieures à la moyenne de l’OCDE, la population est fortement exposée à la pollution de l’air.
Des mesures ont permis d’avancer sur l’une des réformes prioritaires, à savoir finaliser le système de négociations salariales, avec l’entrée en vigueur du salaire minimum national en janvier 2019. Même si le renforcement des politiques actives du marché du travail continue d’être important pour lutter contre le chômage, cette priorité de réforme a été abandonnée car l’investissement dans les infrastructures et un plus large accès aux marchés sont plus urgents pour soutenir la création d’emplois et la croissance.
La suppression des obstacles à la concurrence et la levée des restrictions réglementaires dans de nombreux secteurs permettraient de donner un coup de pouce à la croissance. En particulier, une concurrence plus vive dans les industries de réseau pourrait faire baisser les prix, améliorer l’accessibilité des services, dynamiser la compétitivité des entreprises en aval et accélérer la croissance de la productivité. Une meilleure gestion et gouvernance des entreprises publiques et le renforcement de la réglementation des industries de réseau sont essentiels pour supprimer les points de blocage du côté de l’offre. La levée de certains obstacles aux échanges intrarégionaux faciliterait la circulation des biens et des personnes, ouvrirait plus largement l’accès aux marchés et serait source de croissance économique et de bien-être. L’allégement des pesanteurs administratives et la levée des obstacles à la création d’entreprise seraient facteur d’emplois et de gains de croissance. Enfin, une plus grande équité et une meilleure qualité du système éducatif doperaient l’accumulation de capital humain et abaisseraient des niveaux d’inégalités marqués.