L’écart de revenu entre la Turquie et la moitié supérieure des pays de l’OCDE s’est réduit sur fond de ralentissement de la croissance ces deux dernières années. La hausse du taux d’activité et les créations d'emploi ont compensé la baisse des contributions du renforcement de l'intensité capitalistique et de la productivité de la main-d'œuvre.
Les inégalités de revenu demeurent très élevées, ce qui s’explique par les fortes disparités entre les individus en matière de formation, de compétences et de capacités de gain et entre les entreprises en termes de productivité, mais aussi par la faible redistributivité du système de prélèvements et de transferts. Les émissions de gaz à effet de serre par habitant sont inférieures à la moyenne de la zone OCDE, mais elles continuent d’augmenter. La population turque est l’une des plus exposées de la zone l’OCDE à la pollution atmosphérique par les particules fines.
La Turquie a accompli des progrès limités au regard des priorités de réforme retenues en 2017, dans la mesure où les réformes prévues dans les plans d’action successifs des autorités n’ont pas été mises en œuvre dans le contexte du référendum constitutionnel de 2017 et des élections présidentielle et législatives anticipées en 2018. Le pays a adopté, début 2018, une nouvelle disposition législative afin de faciliter l’entrée des jeunes pousses sur le marché ainsi que leur accès aux infrastructures. Il s’agit de la première mesure d’un vaste programme visant à améliorer l’environnement économique.
De grandes réformes sont nécessaires dans l’éducation et dans les marchés du travail et de produits pour rapprocher les pratiques suivies en Turquie des bonnes pratiques de l’OCDE. Développer les compétences de la main-d'œuvre et faciliter la réallocation de travailleurs peu qualifiés depuis les entreprises informelles à faible productivité vers des entreprises formelles à forte productivité permettraient d’accroître considérablement la productivité moyenne du travail, la formation de capital humain et l’inclusion sociale. Il faudrait intégrer la protection de l’environnement dans les programmes économiques en engageant les ressources humaines et financières nécessaires.