L’écart de PIB par habitant par rapport à la moitié supérieure des pays de l’OCDE demeure important et traduit des différences à la fois de productivité du travail et d’utilisation de la main-d’œuvre. La croissance de la productivité totale des facteurs est faible.
Les inégalités de revenu se creusent depuis 2017 et sont supérieures à la moyenne de l’OCDE, en partie sous l’effet de taux de chômage élevés et du repli des revenus des ménages situés en bas de la distribution. Les émissions de gaz à effet de serre par habitant sont inférieures en Espagne à la moyenne de l’OCDE.
Les avancées en direction des priorités de réforme d’Objectif croissance 2017 ont été modestes. La fiscalité est désormais plus propice à la croissance grâce aux modifications apportées à l’imposition des entreprises et du travail, mais il est largement possible d’améliorer encore la progressivité de l’impôt. La réforme des politiques actives du marché du travail s’est poursuivie en 2017-18, mais leur mise en œuvre prend du retard. S’il convient de faire davantage en la matière, spécialement en faveur des chômeurs de longue durée, cette priorité a néanmoins, au vu des réformes déjà prises, été remplacée par une nouvelle relative à l’innovation. Cette nouvelle priorité se justifie par la faiblesse des gains de productivité et par le repli très net des dépenses d’innovation pendant la crise.
La dynamique d’une croissance plus inclusive passera par la hausse des taux d’emploi et par une meilleure productivité. La croissance de la productivité pourrait être plus forte en transférant la charge fiscale vers des impôts moins générateurs d’effets de distorsion, en favorisant la concurrence et en améliorant les résultats scolaires et les performances de l’innovation. Favoriser une plus grande mobilité de la main-d’œuvre et l’accès à la formation professionnelle permettrait d’atténuer les inégalités sur le marché du travail et de développer les compétences.